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Bugatti, Mathis : l’Alsace au salon auto-moto classic de Strasbourg

Bugatti et Mathis sont deux marques qui font partie du patrimoine alsacien. Elles sont bien sûr présentes au premier salon auto-moto classic au Wacken à Strasbourg. Le rendez-vous des amoureux de voitures anciennes du 28 avril au 1er mai.

La Mathis Matford de 1938
La Mathis Matford de 1938 © Radio France – Maxime Nauche

Strasbourg, France

Le Wacken à Strasbourg s’attend à recevoir 25 000 personnes sur quatre jours pour la première édition du salon auto-moto classic. Sont exposés 400 modèles du début du XXe siècle jusqu’aux années 90. Parmi eux, des Bugatti et des Mathis, incontournables en Alsace.

Bugatti a traversé le temps

La Bugatti type 51 de 1933 pouvait déjà rouler à 230km/h - Radio France
La Bugatti type 51 de 1933 pouvait déjà rouler à 230km/h © Radio France – Maxime Nauche

Bugatti est la marque qui symbolise surement le plus l’industrie automobile en Alsace.Son siège et son usine d’assemblage sont toujours à Molsheim. Une cinquantaine de personnes y travaillent. Au plus haut de la production de la firme entre les deux guerres, jusqu’à 2000 personnes y étaient embauchées.

De Milan à Molsheim

Comment est-ce que Bugatti s’est retrouvé en Alsace alors que son créateur était Milanais ? Au début du siècle dernier le baron de Dietrich, industriel du nord de l’Alsace, repère les talents du jeune Ettore Bugatti lors d’une exposition à Milan. Il lui propose un contrat que le jeune homme n’a même pas pu signer lui-même étant encore mineur.

Ettore Bugatti se retrouve donc en Alsace. Le baron de Dietrich finance la production tandis que le jeune italien est libre sur la conception et la réalisation.

La Bugatti type 13 de 1922 - Radio France
La Bugatti type 13 de 1922 © Radio France – Maxime Nauche

Pendant la seconde guerre mondiale l’usine de Molsheim est réquisitionnée par les Nazispour y fabriquer des véhicules militaires amphibies. Mais Bugatti a pu se relever de cet épisode douloureux en s’appuyant sur l’image que la marque avait développé avant la guerre. Son confrère strasbourgeois Mathis n’a pas réussi à en faire autant.

Mathis, les voitures faites à la Meinau

Au même moment qu’Ettore Bugatti s’installait en Alsace, Emile Mathis réalisait un apprentissage dans l’hôtellerie à Londres pour suivre la trace de ses parents. Mais attiré par la mécanique et cet objet nouveau qu’était la voiture, il ouvre sa carrosserie rue Finkmatt à Strasbourg, derrière l’actuel tribunal de grande instance.

La Mathis EMY 8 - Radio France
La Mathis EMY 8 © Radio France – Maxime Nauche

Les affaires marchent pour Emile Mathis si bien qu’il ouvre un magasin de voitures avant de se lancer lui-même dans la fabrication. Il fonde alors une immense usine avenue de Colmar dans le quartier de la Meinau à Strasbourg. 4000 personnes vont y travailler et participer à exporter des modèles dans le monde entier.

La fin des voitures made in Strasbourg

Au début de la seconde guerre mondiale, Emile Mathis fuit aux Etats-Unis. Il est très mal vu par les Nazis puisqu’il avait déjà quitté l’empire allemand au moment de la première guerre mondiale.

Après 1945, Emile Mathis n’arrive pas à refaire décoller son entreprise. Il devait faire face à la concurrence rude des géants français comme Citroën et Renault, dont certains s’étaient plutôt bien portés pendant la guerre. Il met la clé sous la porte dans les années 50.

C’est donc une partie du patrimoine alsacien que vous pouvez découvrir au salon auto-moto classic à Strasbourg jusqu’au 1er mai. Le dernier jour aura lieu une vente aux enchères de neuf Bugatti de collection.