Chapitre 4

   – Elles sont jolies.

   Maman tient une paire de bottes de pluie rouges Hunter.

   – N’est-ce pas ? Mais elles prennent beaucoup de place, j’hésite à les emporter.

   – Fais-moi confiance, prends-les.

   Elle les dépose dans la valise spéciale chaussures et cosmétiques – déjà prête à déborder – et s’assoit sur mon lit où elle passe en revue une pile d’étiquettes de prix, vestige de ma séance de shopping spéciale Alaska de la veille.

   – Tu es certaine de ne partir qu’une semaine ?

   – « La clé, c’est de partir surchargée », c’est ce que tu m’as appris.

   – Tu as raison. C’est d’autant plus vrai là où tu te rends. Il faudra en permanence avoir sur toi de quoi affronter chaque situation. Si tu oublies quelque chose, il n’y aura pas de boutiques à disposition. Ils n’ont même pas de centre commercial là-bas. Cette seule idée la fait grincer des dents.

   – Il n’y a rien là-bas, reprend-t-elle. Ce n’est qu’un…

   – Un grand terrain à l’abandon, je sais, dis-je en fourrant dans une autre valise une grosse paire de chaussettes de laine, miraculeusement retrouvée dans mes affaires d’hiver. Mais peut-être que ça a changé.

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